Alain GABRIOT

Alain GABRIOT

Revue de Presse

Un rythme construit
 
Il y a longtemps qu’Alain Gabriot a inventé son langage et qu’il s’y tient. On reconnaît un Gabriot au
premier coup d’oeil et le lui reprocher serait aussi malvenu que de reprocher, dans d’autres champs
artistiques, à un Steve Reich, une Pina Bausch ou un René Char leur manière obstinément fidèle
à leurs arguments premiers. On attend d’un créateur qu’il offre, dans l’ordre des représentations
du réel, un pas comme. La manière Gabriot tient et retient parce qu’elle met sous les yeux un effet
visuel insolite et imprévu dont les variations constituent un univers sensible autonome. Qu’elle soit
ou non séduisante n’est finalement pas le problème, la valeur en art tient moins au plaisir qu’on y
prend qu’à la singularité qu’il oppose à nos habitudes. Je veux dire qu’on pourrait se tromper, avec
notre peintre, en s’en tenant au contentement que suscite le vif éclat chantant de ses compositions.
Il faut aller au-delà et savoir reconnaître dans ce que propose Gabriot une particulière figuration de
la réalité contemporaine, qui conséquemment en affine en nous la perception. De quoi s’agit-il ?
C’est d’abord une histoire de dynamisme : jaillissement, décomposition et fusion simultanées,
tributaires de lignes de forces contraires qui s’équilibrent. Si la ville sert ici de topos constant,
ce n’est pas pour en reproduire le pittoresque ou l’anecdote, mais parce qu’elle est le lieu où se perçoivent
les mouvements et tensions contradictoires qui structurent l’état du monde contemporain.
Une ville, c’est au même instant une stabilité concrète, fixité et rigidité des formes, une
géométrie arrêtée et une vertigineuse profusion de mouvements, horizontaux, verticaux et obliques.
Un alignement et un élan. La ville moderne est en outre l’expérience de la coexistence des contraires :
la nuit et le jour, le chaud et le froid, le vide et le plein, la profondeur et la surface, la perspective et
l’occlusion. C’est tout ce perçu, abstrait du réel, que rend le travail pictural de Gabriot.
Il permet d’appréhender, en quintessence, les composants fonciers du monde contemporain : des rythmes.
Pulsations des couleurs, scansions des lignes, les vues fixes de Gabriot portent étrangement et
paradoxalement en leur statisme toutes les intensités du mouvement. Il y a plus : la multiplicité
des lignes, la juxtaposition des dégradés et de violents contrastes, la contestation du droit
vertical (effervescent) par l’évidence du cercle majeur (le soleil calme), le déplacement des axes,
la reconsidération du haut et du bas, tout cela saisi par le regard une fois dépassées la sensation
première d’harmonie, de symphonie colorée (indubitable, il y a ici une jubilation de peindre), tout
cela enfin désoriente, déstabilise. Tant mieux. Rien n’est simple dans notre sentiment des choses.
Voilà ce que je dirais encore : contrairement à ce que pourrait donner à croire un regard hâtif, trop
vite comblé par le talent de coloriste joyeux de Gabriot, avec lui ce n’est pas si simple ... L’équilibre
tenté sur la toile n’est jamais exonéré de sa fragilité. Ce que peint Gabriot c’est aussi la précarité d’un
monde qui cherche son appui. Une structure où contenir le vertige. Un rythme enfin construit.

Jean-Pierre Siméon - 7 juillet 2012

 

Peintre de l'étrange-ailleurs, Alain Gabriot nous propose un miroir du monde éclairé par la magie des couleurs et de l'élégance des formes.
Géomètre sensible, il crée une synthèse nouvelle de l'univers, à laquelle la féérie donne sa plénitude. Il est le chantre des apparences transfigurées.

André Weber - 1970

 

Chez Gabriot, l'image n'est jamais seule. Un double se superpose, s'impose, filigrane l'original, le dilue dans le doute.
En ce sens les toiles de Gabriot sont plutôt une philosophie de l'être, de la présence face au surgissement, mais surtout pas de l'acceptation.
Il s'agirait là en effet, d'un renoncement alors que ses cités sont tout sauf une contrainte, une impasse au regard.
Les villes et leurs perspectives ne sont pas les seules à envahir les mondes rêvés du peintre : la pierre, l'eau, la femme, les volcans, le jazz et les fleurs viennent parfois arrondir cette lente dérive des continents lumineux, courber l'errance vers de nouveaux horizons.

Roland Duclos - "La Montagne"

 

"Ces villes fascinantes, inquiétantes, brillent dans une belle matière, avec des accords sombres... et il arrive qu'il ne reste que des taches bleues avec un astre énorme, sorte de soleil qui s'éteint et les condamne sans rémission."

André Mure - "La vie Lyonnaise"

 

On ne peut, hélas, espérer retrouver sur les murs d'une cité humaine les couleurs somptueuses que Gabriot enchâsse dans ses géométries de rêve.

Le Progrès de Lyon

 

Alain Gabriot est de ceux pour qui la création picturale doit, avant d'arriver sur la toile, "passer par l'intérieur", être expression de soi.
Comment, faute de cela, créer une émotion et provoquer l'imagination ?
Il faut, pour observer cette règle, avoir du talent et être doué d'une grande sensibilité.
Gabriot possède ces deux qualités, mais il en possède une autre, tout aussi importante : le désir d'être libre de toutes contraintes.
C'est là un combat difficile et courageux.

Daniel Ruiz - "La Montagne"

 

La peinture d'Alain Gabriot, l'accord rare et précieux entre une recherche constante d'une pureté stylistique et une sensibilité profonde, vive, humaine et poétique.

Auvergne Magazine

 

"Je n'a pas dit mon dernier mot, je le risque. Le génie perce ici et là dans cette fulgurante exposition : les transparences ou les épaisseurs charnelles des couleurs dont Gabriot a le secret, e, sont une preuve irréfutable."

Christian Moncelet

 

"L'art commence où la logique meurt. Les villes de Gabriot à l'horizon, sont une rencontre entre la réalité et l'imaginaire.
Souvent enveloppée dans une dominante bleue, rouge ou ocre, la réalité des lignes s'élève à l'abstraction dans de modernes mosaïques de couleurs."

Jacques Chambriard

 

Gabriot, en tout cas, ne devrait pas avoir de doute concernant son talent qui est celui d'un peintre authentique..., de plus, c'est un artiste doué d'imagination et de sensibilité.

J.-L. Gauthier

 

 



03/03/2016
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